mercredi 16 juin 2010

Kimonos et Haoris



Rayon hommes : Haori, Yukata…

Ce haori, veste courte en soie noire unie, est sobre et discrète quand on la porte, tout juste décorée du blason de la famille… à l’intérieur se cachent de véritables œuvres d’art. Ici les panneaux de soie tissés à la main représentent le « Dit du Genji » décorent
une veste du début de l’ère Meiji, 1870.

Haori, kimono, hakama... luxe discret
Quand le clan de Tokugawa mit fin à la période de guerre civile, au début du 17e siècle, ils établirent un régime très sévère qui leur permit de régner pendant 250 ans. Tous les aspects de la vie étaient réglementés, notamment l’habillement. Un japonais devait s’habiller en fonction de son rang, de son âge, de sa santé, de la saison et de l’occasion.
Afin d'éviter l’affichage ostentatoire de richesse, et de se soustraire aux lois somptuaires, les citoyens aisés commencèrent à investir leur argent sur des détails cachés aux yeux du public. C’est pour cette raison que le haori, veste courte qui se porte au dessus du kimono, se présente :
- Très sobre à l’extérieur, par exemple noir uni (en soie tout de même !) avec juste le blason de la famille au dos.
- Avec des pièces de soie, parfois brodées de fil d’or ou peintes à la main par de grands artistes, d’une incroyable finesse et beauté, bien cachées à l’intérieur. Ainsi la personne en enlevant sa veste, choisissait le moment et à qui elle révélait son véritable statut..
Aujourd’hui encore le haori est porté pour les cérémonies ; le nombre de blasons (1, 3 ou 5) indique le degré de formalisme.
Le hakama est un pantalon large plissé ; les sept plis représentent les sept vertus du samouraï : jin (bienveillance, générosité), gi (honneur, justice), rei (courtoisie, étiquette), chi (sagesse, intelligence), shin (sincérité), chu (loyauté) et kō (piété). Il est effectivement beaucoup utilisé pour certains arts martiaux, comme l'aïkido, le kendo, le iaido, le kenjutsu, l'aïkijutsu et le jiu jitsu. Mais c’est également un vêtement de cérémonie (mariage, remise de diplôme…).
Le Nagajuban est un sous-vêtement long croisé, pan gauche par-dessus, maintenu par une petite ceinture.
Puis le kimono, placé de la même façon, maintenu par le obi, ceinture plus large. Sans oublier les tabi, chaussettes blanches avec orteil séparé, pour passer la lanière des zori, (tongues).
Le Yukata, enfin, est un kimono d’été léger, en coton, avec des motifs imprimés, que l’on trouve dans les chambres d’hôtels, pour aller au bain (onsen) et pour dormir… ne pas emporter !



Rayon femmes : Kimono, Obi et accessoires

Le kimono se porte côté gauche par-dessus côté droit : d'une part cela permet de cacher une arme, d'autre part, ce sont les morts qui sont habillés en croisant dans l’autre sens ! Il existe une infinité de kimonos, selon la forme, la couleur, les motifs et même la longueur des manches…

Par exemple, le furisode est réservé aux enfants et aux adolescentes, avec de longues manches qui symbolisent la jeunesse. En devenant une jeune épouse, la coutume veut que les manches du furisode soient coupées, pour confectionner un vêtement au premier enfant.

Autant de variétés de obi que de kimonos, les deux devant être assortis, auxquelles on ajoute une demi-douzaine de nœuds.

Quand de sévères mesures gouvernementales interdirent le théâtre kabuki aux femmes (1629), puis, plus tard aux « mignons », des acteurs masculins plus âgés se mirent à interpréter les rôles féminins et durent user d’artifices afin de dissimuler leur corpulence et d’accentuer une féminité artificielle. Ainsi, Kamimura Kichiya, très célèbre acteur, inaugura sur scène un style original de obi, beaucoup plus large, imitant avec exagération celui d’une jeune fille aperçue à Gion, quartier de Kyôto. Ce type de nœud extravagant fit immédiatement fureur !




Eventails et ombrelles

Le Japon est une civilisation du papier ; cette matière, base de l’art calligraphique, sert aussi aux cloisons des maisons (shoji), aux origami, aux masques… et à deux accessoires indispensables à la beauté féminine : l’éventail et l’ombrelle. Différentes sortes d’éventails (sensu) sont utilisées selon les circonstances : danse, parure, signe de rang social et intellectuel des aristocrates, et même l’éventail de guerre, dont les branches extérieures sont métalliques, pour parer les coups de sabre !

L’ombrelle (wagasa), symbole de la société japonaise traditionnelle, est faite de papier tendu sur une armature de bambou. Au 7ème siècle, elle servait à protéger le haut clergé shinto du soleil. Son usage s’élargit ensuite dans l’aristocratie comme symbole de haut rang, marqué par la couleur rouge, puis au peuple.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.